10 - 13 juillet 2024 - Congrès International de Psychologie Sociale de l’ADRIPS à Bruxelles

 

15ème édition du Congrès International de Psychologie Sociale de l’ADRIPS (2024)

La 15ème édition du CIPS s’est déroulé à l’Université libre de Bruxelles, sur le campus du Solbosch, du 10 au 13 Juillet 2024 et comprenait :

  • les pré-conférences (le 10 juillet)
  • le congrès qui débute le 11 juillet à 9h et se termine le 13 juillet à 15h.
     

Le CIPS permet des moments d’échanges et de rencontres autour d’avancées récentes en psychologie sociale. Le congrès est organisé autour de conférences invitées, de tables rondes, de sessions de communications orales, de symposia, ainsi que de sessions blitz et posters.

Le thème de cette édition était la durabilité et pour cela, plusieurs initiatives ont été mises en place.

 

Programme complet :


Focus sur la présentation du doctorant Adrien Morales

 

adrien morales bruxelles

Le doctorant Adrien Morales a participé au CIPS de l’ADRIPS 2024 et a réalisé un blitz intitulé :

L’expression « privilège blanc » dans les discours politiques : un cadrage menaçant pour la cohésion sociale ?

Adrien Morales, Université Paris 8, Laboratoire Parisien de Psychologie de Sociale (LAPPS)

RÉSUMÉ :

Le modèle d’intégration français s’oppose traditionnellement à l’utilisation des catégories raciales dans l’organisation de la collectivité. Mais depuis plusieurs années, des expressions telles que le privilège blanc émergent comme grilles de lecture de la société. Nous avons cherché à explorer l’effet de cadrage (biais cognitif menant à réagir différemment à un message selon sa formulation) de cette expression en lien avec l’hypersensibilité à la menace des personnes autoritaires (Osborne et al., 2023 ; Stenner, 2005). Une étude expérimentale a été menée sur 363 participants imaginant un débat télévisé entre deux candidats à une élection politique, durant lequel un candidat considérait qu’il existait en France : soit un privilège blanc (n = 119), soit un désavantage noir ou maghrébin (n = 123), soit qu’il n’existait pas de privilège blanc (n = 121).
Les résultats de l’étude révèlent bien l’existence d’un effet de cadrage des expressions utilisées qui suscitent plus ou moins de menace de la cohésion sociale, laquelle provoque en retour plus d’intentions de vote pour l’adversaire de l’émetteur du discours. Cette médiation est modérée par le niveau d’autoritarisme des participants. Plus spécifiquement, les participants les plus autoritaires perçoivent comme également menaçants l’existence d’un privilège blanc que l’existence d’un désavantage noir ou maghrébin, et préfèrent le discours sur l’inexistence de ce privilège. Les participants les moins autoritaires estiment quant à eux que le discours sur l’inexistence d’un privilège blanc est plus menaçant que le discours sur l’existence de ce privilège, et que celui-ci est à son tour plus menaçant que le discours sur l’existence d’un désavantage noir ou maghrébin. Ces résultats questionnent l’utilisation de certaines expressions tirées de la littérature scientifique, qui, quand elles sont utilisées dans le contexte d’un discours politique, pourraient s’avérer contreproductives.

Mots-clés : Privilège Blanc, Menace, Autoritarisme, Cadrage

 


Focus sur la présentation de la doctorante Hoï-Tong Wong

 

hoi-tong bruxelles

La doctorante Hoï-Tong Wong a participé au CIPS de l’ADRIPS 2024 et a réalisé une communication en poster intitulée :

Jugement d’un discours : influence de la source et attribution du terme « complotiste »

Hoï-Tong Wong et Patrick Mollaret, Université Paris 8, Laboratoire Parisien de Psychologie de Sociale (LAPPS)

RÉSUMÉ :

Nous proposons d’étudier les théories du complot sous l’angle des théories de la persuasion. En effet, les travaux menés sur la crédibilité attribuée à la source (Hovland & Weiss, 1951) ont établi que divers facteurs entraient en jeu afin de mener à un jugement de crédibilité d’une source. Notamment, une similarité perçue élevée entre récepteur et source du message conduirait à un jugement plus crédible à la fois de la source ainsi que du message en comparaison à une similarité perçue faible (Traberg & Van Der Linden, 2022). Dans deux études (N=229), nous invitions les participants à prendre connaissance d’un scénario fictif dans lequel un candidat (russe, français, D, E) au poste de Secrétaire Général de l’ONU était accusé d’agressions sexuelles. Par la suite, les participants devaient lire deux discours officiels émis par les gouvernements s’opposant sur la version des faits. Le gouvernement dont fait partie l’accusé, présenté en premier, tenait un discours d’accusation simple accusant le gouvernement opposé de ternir la réputation de son candidat afin de l’exclure de la compétition. En parallèle, le gouvernement concurrent tenait un discours d’accusation sous faux drapeau accusant l’autre d’avoir mené une campagne d’auto-sabotage sur leur propre candidat pour ainsi leur attribuer l’origine de l’opération. A l’issu de cela, les participants devaient juger les deux sources sur le niveau de complotisme perçu avec une échelle de Likert à sept points. A la suite de nos analyses de type modèle mixte, nous avons pu observer un effet d’interaction entre la source et la nature du discours où le discours d’accusation sous faux drapeau était jugé plus complotiste que le discours d’accusation simple lorsque les sources étaient françaises uniquement (F(1,113)=27.94 p<.001 η2p=.20).
Lorsque les sources étaient russes, les discours étaient jugés aussi complotistes l’un que l’autre. Nous étudions désormais la problématique avec des sujets russes.

Mots-clés : jugement social, crédibilité de la source, complotisme

 


Focus sur la présentation de l’étudiante M2 Léa Melon

 

Lea bruxelles

L’étudiante Léa Melon a participé au CJC de l’ADRIPS 2023 et a réalisé une communication orale intitulée :

Le rôle de la frustration des besoins psychologiques fondamentaux et de l’identification au groupe de genre dans le sexisme ambivalent chez les hommes et les femmes

Léa Melon1, Genavee Brown², Jaubert Thibault3, Gaëlle Marinthe1
1Université Paris 8, Laboratoire Parisien de Psychologie de Sociale (LAPPS)
²Northumbria University
3Université Grenoble Alpes (LIP/PC2S)

RÉSUMÉ :

La littérature sur le sexisme met en exergue ses déterminants individuels (e.g., frustration des besoins fondamentaux, e.g., Kural & Kovács, 2022) et collectifs (e.g., identification défensive, e.g., Golec de Zavala et Bierwiaczonek, 2021). Considérant l’identité sociale comme un moyen de compensation de la frustration des besoins individuels (e.g., Cichocka et al., 2018 ; Fritsche et al., 2013), nous avons supposé que la frustration des besoins fondamentaux serait liée à davantage de sexisme hostile chez les hommes et bienveillant chez les femmes, et que ces effets seraient médiatisés par une identification défensive (narcissique) à son groupe de genre. Dans l’étude 1 (pré-enregistrée, N = 480, 255 femmes, 225 hommes), nous avons mesuré par un questionnaire en ligne la frustration des besoins fondamentaux (contrôle, appartenance, estime de soi, sens de l’existence), l’identification sécure et défensive (narcissisme collectif) au groupe de genre et le sexisme ambivalent. Une analyse en équations structurelles multigroupe montre un effet total de la frustration du besoin d’appartenance sur le sexisme hostile chez les hommes (β = .29, p = .008), médiatisé par l’identification défensive (effet indirect : b = 0.63, 95% IC [0.05, 0.85]). Chez les femmes, la frustration du besoin d’appartenance a un effet direct sur le sexisme bienveillant paternaliste (β = .32, p = .024). Cette première étude confirme le rôle de la frustration des besoins psychologiques, notamment d’appartenance, dans le sexisme chez les hommes et chez les femmes. De plus, l’identification défensive jouerait un rôle clé chez les hommes. Une seconde étude pré-enregistrée, en cours de passation, teste la causalité de ces liens en manipulant expérimentalement la frustration du besoin d’appartenance (exclusion vs. inclusion, Ostracism Online Paradigm, Wolf et al., 2014) puis mesurant l’identification sécure et défensive et le sexisme ambivalent chez les hommes et les femmes. Les résultats seront présentés lors de cette communication.

Mots-clés :