Colloque CLI 2023 : Vulnérabilité, Risque et Résilience
Colloque CLI 2023
Vulnérabilité, Risque et Résilience
La neuvième édition du colloque Jeunes chercheurs, jeunes chercheuses, organisé par les doctorant.e.s de l’école doctorale Cognition, Langage, Interaction (CLI) de l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (ED224) se tiendra jeudi 30 novembre 2023, en présentiel à l’Université Paris 8 (Maison de la Recherche, salle MR002) et en distanciel.
Ce colloque sera centré sur le thème de la vulnérabilité, du risque et de la résilience. Ces concepts cruciaux pour notre époque ont été au centre de nombreuses recherches et discussions ces dernières années. Nous souhaitons donc rassembler les doctorants et doctorantes de différentes disciplines pour partager leurs perspectives ainsi que leurs travaux de recherche sur ce sujet.
La vulnérabilité, le risque et la résilience sont des concepts intimement liés qui peuvent caractériser la fragilité, l’exposition à des événements imprévisibles, la capacité à s’adapter aux changements, etc. Ces trois notions sont particulièrement pertinentes dans un monde en constante évolution, où nous sommes confrontés à des défis tels que le changement climatique, les crises sanitaires, les conflits internationaux et les perturbations économiques.
Au cours de ce colloque, nous explorerons les différentes façons dont la vulnérabilité, le risque et la résilience peuvent être appliqués pour améliorer la sécurité, la stabilité et la durabilité des systèmes et des individus. Nous espérons que ce moment de partage et d’échange favorisera une réflexion approfondie et interdisciplinaire sur ces sujets cruciaux pour l’avenir.
Ce colloque est organisé autour de trois axes principaux :
Vulnérabilité
La vulnérabilité est un concept crucial tant pour les systèmes que pour les individus, notamment dans le domaine de la sécurité. Elle renvoie à la fragilité, à la faiblesse et à l’incapacité d’un système ou d’un individu à résister aux perturbations ou aux risques. Les facteurs de vulnérabilité sont nombreux et peuvent inclure des caractéristiques individuelles telles que les traits de personnalité, l’histoire de vie, l’état de santé, les capacités cognitives, ainsi que des facteurs externes, tels que les systèmes physiques ou logistiques. La vulnérabilité est également caractérisée par la préparation d’un système ou d’un individu à faire face aux risques anticipés, qu’ils soient d’origine interne ou externe, tels que les menaces ou les perturbations environnementales.
La gestion des vulnérabilités est donc essentielle pour garantir à la fois l’intégrité et la résilience des systèmes et des individus. Cela peut inclure des stratégies préventives telles que la mise en place de mesures de sécurité appropriées, ou encore des approches plus réactives, telles que la mise en œuvre de plans d’urgence pour faire face à des situations imprévues. La prise en compte de la vulnérabilité est donc une étape clé dans les processus de prise de décision, de planification stratégique et de gestion de la sécurité. Ce thème invite notamment à la réflexion sur les questions suivantes : comment identifier les facteurs de vulnérabilité ? Comment gérer les risques associés à la vulnérabilité ? Comment favoriser la résilience face à la vulnérabilité ? Et comment garantir la sécurité des systèmes et des individus dans des environnements de plus en plus complexes et incertains ?
Risque
Le risque est une probabilité qu’une menace se matérialise et ait un impact potentiel sur un système ou une organisation. Il est lié à la fois à la probabilité qu’un événement se produise et à l’ampleur de ses conséquences. La prise en compte du risque est essentielle dans les processus de décision, la gestion de la sécurité et la planification stratégique. La gestion des risques inclut leur identification et quantification, qu’ils soient internes et/ou externes. L’analyse des risques est cruciale pour déterminer les mesures préventives appropriées et pour minimiser les pertes potentielles en cas d’incident. Ce sujet soulève plusieurs questions importantes telles que : Comment identifier les risques potentiels dans un système, une organisation ou pour un individu ? Comment quantifier le risque et évaluer les conséquences potentielles ? Quelles mesures préventives peuvent être mises en place pour minimiser l’impact potentiel d’un incident ? Comment intégrer la prise en compte du risque dans les processus de décision, la gestion de la sécurité et la planification stratégique ?
Résilience
La résilience peut être définie comme étant la capacité d’un système - qu’il s’agisse d’un individu, d’une organisation ou d’une communauté - à faire face à des perturbations, des défis ou des situations de crise, puis à se rétablir rapidement. Cette capacité est mesurée à différents niveaux. Effectivement, elle peut aller de l’intra-personnel (par exemple la capacité d’un individu à faire face à l’adversité) à l’institutionnel (par exemple la capacité d’une organisation à résister à des changements économiques ou politiques) et passe par des mécanismes de résilience. Chez l’humain, ces mécanismes de résilience comprennent l’estime de soi, la prise de conscience, la prévention et l’intervention sur les risques ainsi que des stratégies d’adaptation et de récupération. La résilience peut être favorisée en recourant à des approches telles que les tuteurs de résilience, les médiations thérapeutiques, les parcours de soins personnalisés, les stratégies de bouclier, ou encore les interventions en matière de réhabilitation sociale. La résilience est donc un concept clé pour la promotion de la santé mentale, car elle peut aider à prévenir et à traiter des problèmes complexes tels que les traumatismes psychiques ou les troubles psychopathologiques. Pour les systèmes, les mécanismes de résilience comprennent la prévention, l’intervention, la capacité d’adaptation et la récupération ainsi que la gestion efficace des ressources. Ce thème invite notamment à la réflexion sur des questions telles que : Comment renforcer la résilience individuelle et collective ? Comment favoriser l’émergence de communautés résilientes ? Comment mesurer la résilience puis en évaluer l’efficacité dans des contextes différents ? Quelles stratégies de résilience mettre en place ?
Date limite des soumissions pour les communications : 15 septembre 2023 à 23h59
Cliquez ici pour soumettre une communication
Début des inscriptions : 1er septembre 2023
Date limite des inscriptions : 20 novembre 2023 à 23h59
Cliquez ici pour vous inscrire
Programme complet et détaillé :
Focus sur la présentation de la doctorante Chloé Galli
La doctorante Chloé Galli a participé au CJC de CLI 2023 et a réalisé une communication orale intitulée :
Convergence représentationnelle et modèle de soi : implication pour le bien-être académique
Chloé Galli, Université Paris 8, Laboratoire Parisien de Psychologie de Sociale (LAPPS)
RÉSUMÉ :
L’hypothèse du décalage culturel (Stephens et al., 2014) suppose que les universités, notamment aux Etats-Unis, promeuvent des normes d’indépendance (Fryberg & Markus, 2007), ce qui favorise les étudiants qui présentent des modèles de soi (MDS) indépendants (vs interdépendant). Or, ce MDS indépendant est prédominant chez les étudiants issus des classes favorisées, ce qui leur conférerait un avantage pour réussir à l’université, et à l’inverse, le décalage culturel ressenti par les étudiants issus des classes les plus défavorisées constituerai un facteur de vulnérabilité, et expliquerait en partie pourquoi ils sont davantage touchés par l’échec et l’abandon de leurs études. Notre étude propose à ce titre d’étudier les processus socio-identitaires qui peuvent constituer des facteurs protecteurs auprès de cette population. Abrams, Houston, Masser & McKimmie (2018) soulignent en effet l’importance d’étudier le rôle des groupes pour expliquer les résultats académiques, et de nombreux travaux illustrent l’impact bénéfique notamment de l’identification sociale sur la réussite et le bien-être universitaire (e.g. Cameron, 1999). D’autre part, la théorie des représentations sociales postule que ces dernières ont une fonction identitaire : elles sont à la fois des marqueurs, des produits et des régulateurs d’identité, qui permettent la différenciation sociale (Deschamps & Moliner, 2008). On peut donc supposer qu’elles servent de critères pour estimer son degré d’appartenance à un groupe donné, et jouent donc un rôle dans la catégorisation et l’auto-catégorisation sociale. Nous supposons donc qu’au sein d’un groupe (ici, les étudiants d’une même filière), les différents membres devraient percevoir que leurs représentations (ici, celles qu’ils entretiennent à propos de leurs études) sont plus ou moins partagées avec les autres membres de l’endogroupe. Un sentiment de partage représentationnel fort devrait donc être associé à une identification sociale plus importante (H1). D’autre part, nous supposons que cet effet sera modéré par le MDS des étudiants : les étudiants présentant un MDS interdépendant, qui valorise l’adaptation à l’environnement et la connexion aux autres, seront d’autant plus sensibles à l’effet de la convergence représentationnelle (H2). Population & Procédure 96 étudiants ont participé librement à un questionnaire en ligne, comprenant des questions sociodémographiques et une tâche d’association libre. Ils évaluaient ensuite l’attitude associée à leurs productions verbales, puis à quel point leurs réponses sont partagées parmi le groupe étudiants. Ils complétaient enfin une échelle d’identification au groupe, et de MDS. Résultats Les analyses de régression révèlent que le sentiment de partage de représentations sociales prédit positivement l’identification sociale des étudiants (β = 0.21, t(95) = 2.11 p = .040). Cet effet est modéré par le MDS (β = 0.38, p = .017) : la convergence prédit une identification plus forte quand le MDS est interdépendant. Conclusion et discussion Nous pouvons valider H1 et H2 : la convergence représentationnelle prédit effectivement l’identification sociale des étudiants. Cet effet est modéré par le modèle de soi. Ainsi, la convergence représentationnelle pourrait représenter un facteur de protection pour les étudiants issus des groupes défavorisés. Des pistes permettant d’ancrer ce sentiment de convergence seront explorées dans de futures recherches.
Mots-clés : Bien-être universitaire, Identification sociale, Modèle de soi, Inégalités, Réussite
Communication débutant à 26 minutes et 43 secondes.
La neuvième édition du colloque Jeunes chercheurs, jeunes chercheuses, organisé par les doctorant.e.s de l’école doctorale Cognition, Langage, Interaction (CLI) de l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (ED224) se tenait le 30 novembre 2023.
Ce colloque est centré sur le thème de la vulnérabilité, du risque et de la résilience.
Ces concepts cruciaux pour notre époque, ont été au centre de nombreuses
recherches et discussions ces dernières années. Les doctorants et doctorantes de différentes disciplines se sont donc rassemblé.e.s pour partager leurs perspectives ainsi que leurs travaux de recherche sur ce sujet.
— -
Réalisation vidéo :
Service création audiovisuelle