26 - 28 juin 2023 - Colloque Jeunes Chercheurs.ses de l’ADRIPS à Toulouse
CJC Toulouse 2023
L’ADRIPS, le Laboratoire CLLE et l’Université Toulouse Jean Jaurès ont organisé la 16ème édition du Colloque Jeunes Chercheurs et Jeunes Chercheuses (CJC) qui s’est déroulé à Toulouse du 26 au 28 juin 2023.
Ce colloque réunit des doctorant∙es et jeunes chercheur∙euses francophones en psychologie sociale qui ont eu l’occasion de présenter leurs travaux à leurs pairs et d’être évalués au préalable par des chercheurs et chercheuses confirmés.
Durant trois jours, ce CJC donne ainsi l’opportunité de créer un lieu d’échange entre jeunes et différentes générations de chercheurs. Ce colloque a aussi pour but de favoriser l’insertion dans le monde universitaire, pour ceux et celles qui se destinent à une carrière académique, pour la grande majorité, dans des établissements publics français ou européens de l’enseignement supérieur.
Programme complet :
Focus sur la présentation du doctorant Adrien Morales
Le doctorant Adrien Morales a participé au CJC de l’ADRIPS 2023 et a réalisé une communication orale intitulée :
L’expression « privilège blanc » dans le discours politique : une menace pour la cohésion sociale ?
Adrien Morales, Université Paris 8, Laboratoire Parisien de Psychologie de Sociale (LAPPS)
RÉSUMÉ :
Le modèle d’intégration français s’oppose traditionnellement à l’utilisation des catégories sociales raciales ("blancs", "noirs", etc) dans l’organisation de la vie collective. Contrairement à d’autres pays, la France interdit la récolte de statistiques ethniques au nom d’une tradition républicaine colorblind "aveugle aux couleurs" (Kamiejski, De Oliveira & Guimond, 2012 ) que l’on retrouve dans le premier article de la Constitution française : "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion." Cette opposition à l’utilisation des catégories raciales est telle que la notion de "race" fut
totalement supprimée de la législation française (mais pas de la Constitution) le 16 mai 2013.
Toutefois, depuis plusieurs années, les catégories raciales sont de plus en plus utilisées comme prismes d’analyse de la société, avec notamment le développement du courant de recherche de la critical race theory dans le monde anglo-saxon. Ce courant de recherche, très critique des modèles colorblind, interprète la notion de race comme construction sociale (juridique et politique) qu’il faut prendre en compte pour favoriser la justice sociale. L’influence de ce courant en France peut par exemple se remarquer par l’utilisation d’expressions telles que "privilège blanc", qui vise à souligner les inégalités sociales, politiques et économiques entre les personnes blanches et les personnes non-blanches. Ce type d’expression met en avant des différences intergroupes existant à un niveau d’inclusion plus large, tel que l’endogroupe national. Parallèlement, les personnes "autoritaires" s’avèrent particulièrement intolérantes à l’égard de la différence ; elles rejettent la diversité, insistent sur la similitude et font preuve de ce qui pourrait être appelé du "différence-isme" (Stenner, 2005). Particulièrement sensibles aux menaces de l’ordre social, et elles y réagissent par des comportements de protection et de maintien de la conformité sociale (Feldman, 2003 ; Kessler & Cohrs, 2008). Ces menaces de l’ordre social peuvent être assimilées à ce que Landmann, Gaschler et Rohmann (2019) désignent comme une "menace de la cohésion sociale" qui renvoie a la perception de conflits mettant en péril l’unité de l’endogroupe. Ainsi, il nous apparaît envisageable que l’exposition à un discours mettant en avant des différences raciales au sein du groupe national puisse susciter une perception de menace de la cohésion sociale, qui elle-même pourrait amener à des comportements de maintien de l’ordre social.
Afin de savoir si un discours politique utilisant la catégorie raciale comme grille d’analyse pourrait provoquer une forme de "backlash" - c’est-à-dire une réaction conservatrice de rejet - à travers la perception de menace de la cohésion sociale, nous avons réalisé une étude testant expérimentalement la perception d’un discours sur l’existence d’un "privilège blanc" en France (vs. L’inexistence de ce privilège).
Plusieurs hypothèses ont été testées :
1) Le discours sur l’existence d’un privilège blanc devrait être perçu comme plus menaçant pour la cohésion sociale que le discours niant l’existence de ce privilège.
2) La perception de menace de la cohésion sociale du discours devrait prédire :
a) Négativement le niveau de jugement social de l’émetteur du discours.
b) Positivement les attitudes socialement conservatrices.
3) L’effet des conditions sur le jugement social ou les attitudes socialement conservatrices devraient être expliquées par la perception de menace du discours (hypothèse de médiation).
Afin de construire notre matériel expérimental, nous nous sommes inspirés des propos tenus par la chanteuse Camélia Jordana en janvier 2021 dans l’Obs : ” L’ensemble de ces chansons disent que si j’étais un homme, je demanderais pardon, je questionnerais les peurs, et je prendrais le temps de m’interroger. Car les hommes blancs sont, dans l’inconscient collectif, responsables de tous les maux de la terre. ” Des propos qui susciteront la polémique et seront notamment dénoncés par la LICRA.
A travers un questionnaire en ligne, nous avons fait croire aux participants qu’une personnalité politique avait prononcé un discours à la radio dans lequel elle disait : "Les personnes blanches sont (vs. ne sont pas) les responsables de la plupart des problèmes sur Terre. Il existe (vs. n’existe pas) un ’privilège blanc’ qui devrait être aboli.". Nous avons ensuite mesuré le niveau de menace de la cohésion sociale provoqué par le discours, le jugement social à l’égard de l’émetteur du discours, les attitudes conservatrices et l’orientation politique.
Résultats
486 participants ont été retenus dans l’étude (83% de femmes), dont 254 dans la condition "Privilège blanc" et 232 dans la condition "Pas de privilège blanc". Les statistiques descriptives, corrélations et alphas de Cronbach des différentes mesures sont accessibles – ainsi que les données, analyses et graphiques – sur le lien suivant : https://osf.io/pu8bh/?viewonly=dbb72d5870084f69835c97 Nous avons estimé les effets de notre modèle de médiation via une procédure bootstrap sur 1000 échantillons. Les résultats montrent que le type de discours a un effet significatif sur la perception de menace de la cohésion sociale (hypothèse 1, β = 0.17, p < 0.001), que la perception de menace a un effet significatif sur le jugement social (hypothèse 2a, β = -0.62, p < 0.001) et le conservatisme social (hypothèse 2b, β = 0.16, p < 0.001). Les effets indirects du type de discours sont également significatifs (hypothèse 3) pour le jugement social (β = 0.11, p < 0.001) et le conservatisme social (β = -0.04, p = 0.002).
Conclusion
Dans cette étude, nous souhaitions fournir des preuves que l’utilisation d’un discours politique opposant des catégories raciales entre elles, les uns étant considérés comme plus "privilégiés" que les autres, pouvait susciter des réactions "backlash" sous la forme d’une augmentation des attitudes conservatrices et d’un jugement social négatif de l’émetteur du discours. Nous souhaitions également montrer que cette relation était médiatisée par la perception du fait que le discours soit menaçant pour la cohésion sociale nationale. Grâce a une étude expérimentale, nous avons validé ces hypothèses. Dans un pays comme la France, avec une tradition républicaine rejetant l’utilisation politique des catégories raciales, les discours d’oppositions entre races a l’intérieur du groupe national semblent susciter beaucoup de rejet. Ces résultats nous amènent donc à questionner les utilisations de certaines expressions dans différents champs de la littérature scientifique, pouvant s’avérer contreproductives lorsqu’elles sont réutilisées telles quelles dans les discours politiques.
Cette étude est réalisée dans le cadre d’une thèse de doctorat dont les travaux discutent et étendent les résultats présentés ci-dessus. Sont notamment analysés les effets d’autres types de discours sur des variables comportementales telles que les intentions de vote.
Données
Les données utilisées dans cette étude sont librement accessibles sur ce lien : https://osf.io/pu8bh/?viewonly=dbb72Rviewonly=dbb72R
Mots-clés : Privilège Blanc, Menace, Autoritarisme
Focus sur la présentation de la doctorante Hoï-Tong Wong
La doctorante Hoï-Tong Wong a participé au CJC de l’ADRIPS 2023 et a réalisé une communication orale intitulée :
Le rôle de la source d’un discours dans l’attribution du label “complotiste”
Hoï-Tong Wong et Patrick Mollaret, Université Paris 8, Laboratoire Parisien de Psychologie de Sociale (LAPPS)
RÉSUMÉ :
Ces dernières années, la psychologie sociale a connu un essor dans ses recherches se focalisant sur les théories du complot mettant en lumière différents facteurs intra-individuels pouvant mener a l’adhésion à ces dernières (Wagner-Egger, 2020) telle que la mentalité conspirationniste (Bruder et al., 2013) ou encore le besoin d’unicité (Lantian et al., 2017). Cependant, peu d’entre elles traitent des facteurs pouvant contribuer au jugement d’un discours comme tenant du domaine des théories du complot. Douglas et al. (2022) ont mis en évidence que les individus avaient tendance à étiqueter les discours qu’ils jugeaient comme étant plutôt peu plausibles en tant que théories du complot et inversement, face à des discours qu’ils trouvaient plausibles, ils rejetteraient le terme de théories du complot pour qualifier ces derniers. Face à ces premiers résultats, nous proposons à travers notre recherche d’étudier les théories du complot sous l’angle des théories de la persuasion et plus spécifiquement, sous la perspective de la crédibilité attribuée à la source (Hovland & Weiss, 1951).
Les hypothèses testées sont les suivantes :
(1) une source faisant partie de l’exogroupe sera jugée davantage complotiste en comparaison à une source endogroupe.
(2) Le niveau de complotisme d’un discours de nature accusation sous faux drapeau sera plus élevé qu’un discours de nature accusation simple.
(3) Enfin, la différence de niveau de complotisme entre les deux discours sera plus grande lorsque la source provient de l’endogroupe.
Ainsi, dans notre étude (N=115), nous invitions des participants français à prendre connaissance d’un scénario fictif dans lequel soit un candidat français soit un candidat russe au poste de Secrétaire Général de l’ONU était accusé d’agressions sexuelles. Par la suite, les participants devaient lire deux discours officiels émis par les gouvernements respectifs qui s’opposaient sur la version des faits. Le gouvernement dont fait partie l’accusé, présenté en premier aux participants, tenait un discours accusant le gouvernement opposé de ternir la réputation de son candidat afin de l’exclure de la compétition (accusation simple). En parallèle, le gouvernement concurrent tenait un discours accusant l’autre gouvernement d’avoir mené une campagne d’auto-sabotage sur leur propre candidat pour ainsi leur attribuer l’origine de l’opération (accusation sous faux drapeau). Les participants procédaient alors au jugement des deux sources qu’ils rencontraient sur le niveau de complotisme perçu sur une échelle de Likert à sept points.
A la suite de nos analyses de type modèle mixte, nous avons pu observer que
(1) la source exogroupe était jugée plus complotiste (M=5.16 ET =1.22) que la source endogroupe (M=4.34 ET=1.54), F(1,113)=28.77 p< .001 η2p=.20.
(2) Le niveau de complotisme était davantage élevé lorsque le discours tenu était de nature sous faux drapeau (M= 5.16 ET=1.18) que lorsque le discours tenu était de nature simple (M=4.34 ET=1.56), FComplotisme(1,113)=20.33 p< .001 η 2p=.15.
(3) Enfin, la source exogroupe était jugée plus complotiste (M=5.15 ET=1.23) que la source endogroupe (MComplotisme=3.54 ET=1.44) dans la situation de l’accusé français, FComplotisme(1,113)=27.94 p< .001 η2p=.20.
Les conclusions que nous pouvons tirer de nos résultats sont les suivantes : une source exogroupe est jugée peu crédible et complotiste comparée à une source endogroupe. De plus, une source endogroupe tenant un discours de nature faux drapeau est perçue aussi complotiste qu’une source exogroupe tenant un discours de nature accusation simple. Tout se passe comme si la différence entre explication simple et sous faux drapeau ne concernait que l’accusé endogroupe. Lorsque l’accusé est un membre du hors groupe, il n’y a plus de différence entre une explication simple et une explication sous faux drapeau. Ces résultats nous incitent à proposer que l’attribution de complotisme est plus souvent formulée pour les sources exogroupes que pour les sources endogroupes. Nous prévoyons de reproduire la même étude auprès de participants russes. Nous nous attendons à des résultats symétriques de la présente recherche : les participants russes jugeront la source russe, qui était perçue complotiste par les participants français, comme étant moins complotiste.
Mots-clés : jugement social, crédibilité de la source, complotisme
Focus sur la présentation de la doctorante Chloé Galli
La doctorante Chloé Galli a participé au CJC de l’ADRIPS 2023 et a réalisé une communication orale intitulée :
Dynamique représentationnelle et processus socio-identitaires : implications pour le bien-être académique
Chloé Galli1 et Patrick Rateau², 1Université Paris 8, Laboratoire Parisien de Psychologie de Sociale (LAPPS), ²Université Paul-Valéry - Montpellier 3 (EPSYLON)
RÉSUMÉ :
Introduction
Les études supérieures peuvent représenter une période particulièrement anxiogène, au cours de laquelle des épisodes de mal-être psychiques plus ou moins importants peuvent survenir. Ces fragilités se cumulent pour beaucoup d’entre eux avec de grandes difficultés économiques (Dequiré, 2007), compromettant le bon déroulement de leur parcours académique et leur intégrité mentale. Ces considérations encouragent fortement la mise en place d’actions de prévention des risques psychologiques à destination du public étudiant. Comprendre les mécanismes qui sous-tendent le bien-être et la réussite universitaire, et ainsi garantir l’égalité des chances, constitue donc un enjeu majeur pour les universités, en France comme à l’international. Notre étude propose à ce titre d’étudier les processus socio-identitaires qui peuvent constituer des facteurs protecteurs auprès de cette population. Nous convoquerons plus spécifiquement différents concepts issus de la théorie des représentations sociales et de l’identité sociale afin de rendre compte de stress perçu des étudiants.
Abrams, Houston, Masser & McKimmie (2018) soulignent en effet l’importance d’étudier le rôle des groupes pour expliquer les résultats académiques, et regrettent qu’ils soient régulièrement négligés dans les travaux traitant du sujet. Certains travaux mettent cependant en avant l’impact bénéfique notamment de l’identification sociale sur la réussite et le
bien-être universitaire : une meilleure estime de soi, ainsi qu’une auto-efficacité plus importante, une anxiété, et une dépression amoindrie (Cameron, 1999), la volonté de continuer ses études et un engagement plus important.
D’autre part, la théorie des représentations sociales postule que ces dernières ont une fonction identitaire : elles sont à la fois des marqueurs, des produits et des régulateurs d’identité, qui permettent la différenciation sociale (Deschamps & Moliner, 2008). On peut donc supposer qu’elles servent de critères pour estimer son degré d’appartenance à un groupe donné, et jouent donc un rôle dans la catégorisation et l’auto-catégorisation sociale.
Hypothèses
Nous supposons donc qu’au sein d’un groupe (ici, les étudiants d’une même filière), les différents membres devraient percevoir que leurs représentations (ici, celles qu’ils entretiennent à propos de leurs études) sont plus ou moins partagées avec les autres membres de l’endogroupe. Ce sentiment de partage représentationnel devrait avoir un impact sur leur identification sociale. Nous proposons donc d’étudier les effets du sentiment de partage de représentations sociales et les attitudes qu’on associe à ces représentations sur l’identification sociale et le stress universitaire.
Nous supposons tout d’abord un effet principal du sentiment de partage de représentations (H1) et des attitudes associées à ces représentations (H2) sur l’identification sociale des étudiants. Plus ils perçoivent qu’ils partagent les mêmes représentations que les autres étudiants au sujet de leurs études, et plus ils entretiennent une attitude positive vis-à-vis de leurs études, plus ils s’identifieront au groupe étudiant. Les résultats inverses sont attendus pour une convergence perçue faible et une attitude négative. D’autre part, nous supposons que cet effet sera médiatisé par l’entitativité et la distinctivité du groupe perçues (H3 et H4).
Nous supposons ensuite un effet principal du sentiment de partage de représentations (H5) et des attitudes associées à ces représentations (H6) sur le stress perçu des étudiants. Les résultats inverses sont attendus pour une convergence perçue faible et une attitude négative. D’autre part, nous supposons que cet effet sera médiatisé par l’identification sociale (H7) : plus les étudiants perçoivent qu’ils partagent les mêmes représentations que les autres étudiants et plus ils entretiennent une attitude positive vis-à-vis de leurs études, plus ils ont l’impression d’appartenir au groupe, ce qui se traduit par une identification plus importante aux étudiants de leur filière. Cette identification protège en retour les étudiants du stress.
Population & Procédure
L’étude prenait la forme d’un questionnaire en ligne : 258 étudiants issus de différentes filières ont participé librement à cette étude. Après avoir complété une partie comprenant des questions sociodémographiques (sexe, âge, filière et année d’études), les participants complétaient une tâche d’association libre. Ils évaluaient ensuite l’attitude associée a leurs productions verbales, puis à quel point leurs réponses sont partagées, selon eux, au sein de leur groupe. Ils complétaient par la suite une échelle d’identification au groupe, d’entitativité et de distinctivité du groupe perçue préalablement validées auprès de cette population, et enfin une échelle de stress perçu.
Résultats
Les analyses de médiation révèlent que les attitudes associées aux représentations prédit positivement l’identification sociale des étudiants (β = 0.34, t(257) = 5.88 p < .001), et cet effet est médiatisé par la distinctivité du groupe perçue (β = 0.03, p = .041). Elles prédisent en revanche négativement par effet direct le stress des étudiants (β = -0.21, t(255) = -3.53 p < .001), mais positivement en ce qui concerne l’effet médiatisé par l’identification sociale (β = 0.17, p < .001).
Le sentiment de partage de représentations sociales prédit également positivement l’identification sociale des étudiants (β = 0.16, t(257) = 2.57 p = .011). Cet effet n’est en revanche médiatisé ni par la distinctivité ou l’entitativité du groupe perçu (β = 0.02, p = .162 et β = 0.00, p = .921, respectivement). Il prédit en revanche également positivement le stress perçu (β = 0.22, t(256) = 3.68, p < .001) et cet effet es médiatisé par l’identification sociale (β = 0.16, p = .020).
Les effets directs de l’attitude sur l’identification persistent même en prenant en compte le sexe, l’âge et la classe sociale perçue des étudiants (β = 0.32, t(257) = 3.57, p < .001), et il en va de même pour les effets de la convergence représentationnelle sur le stress perçu (β = 0.14, t(257) = 3.93, p < .001).
Conclusion et discussion
Nous pouvons valider H1et H2 : la convergence représentationnelle et les attitudes associées prédisent effectivement l’identification sociale des étudiants. En revanche seul l’effet de l’attitude n’est médiatisé par la distinctivité du groupe perçue, et l’entitativité perçue n’apparait pas comme médiatiseur des effets effets observés. Ainsi, nous pouvons seulement partiellement valider notre hypothèse H3. Enfin, les attitudes positives associées aux représentations protègent du stress universitaire, mais les effets directs et indirects vont dans le sens opposé. D’autre part, la convergence représentationnelle prédit positivement le stress perçu, et les effets indirects vont dans le sens opposé de notre supposition : nos hypothèses H6 et H7 se trouvent donc invalidées.
Les éléments présentés semblent appuyer l’existence de relations entre dynamiques identitaires et représentationnelles. D’autre part, les résultats laissent supposer que l’identification sociale peut avoir des effets délétères sur le stress universitaire : cet effet peut s’expliquer par le fait que les étudiants qui s’identifient fortement au groupe des étudiants sont particulièrement impliquées et engagés dans leurs études, ce qui implique une pression plus importante vis-a-vis de leur réussite académique. Une telle supposition devra être explorée dans de futures recherches.
Mots-clés : Stress académique, identification sociale, dynamique représentationnelle, dynamique identitaire, représentations sociales